SPIGAOU – DNSAP juillet 2021 – Beaux Arts de Paris
Spigaou– « voyageur » en provençal, désigne les épillets de graminées qui poussent au bords des champs. Pointus et volatils, ils se détachent de leur tiges et s’accrochent partout. Dans l’exposition SPIGAOU, des sculptures de cartons et céramique sont habités par des tressages d’avoine sauvage ou orge des rats qui sèment leur graines dans les interstices. Discrètes et affranchies, ces petites pointes focalisent une attention du moindre recoin.
En parallèle, un corpus de photographies est pensé en dialogue avec les sculptures. Il se concentre sur les phénomènes de la perception : l’ observation de l’espace, la sensation du toucher. La recherche du point de vue se porte sur le plus petit détail d’une graine, jusqu’à l’espace étendu du paysage. L’exposition est pensée comme une boucle, reliant chaque sculpture à une photographie.
De gauche à droite :Champs, 2021, sculpture. Jusqu’à, 2021, sculpture. Couvertures, 2021, 4 photographies. Nid, 2021, sculpture. Pointe, 2021, photographie. Pelotes, 2021, sculpture. Trou d’homme, 2021, photographie.Vue de l’exposition SPIGAOU, 2021, Beaux Arts de Paris.
Couvertures, 2021, 4 photographies, 115×115 cm chacune, tirage chromogène kodak mat contrecollé sur dibond.
Couvertures, est une série de 4 photographies qui séparent la vision de l’oeil gauche et de l’oeil droit. Depuis le toit d’une tour, le point de vue sur le village est séparé en deux. Jouant sur l’ouverture et la fermeture des perspectives, le paysage change d’une image à l’autre. Ces photographies rendent hommages aux appareils stéréoscopiques.
Couvertures, 2021, 1/4 photographies.
Champs, 2021, Carton ondulé peint, orge des rats tressé, 80x50x200 cm.
Jusqu’à, 2021, céramique, grès noir, crin de palmier torsadé, 40×400 cm.
De gauche à droite : Nid, 2021, Avoine sauvage, 30×40 cm. Pointe, 2020, photographie, 90×60 cm, tirage pigmentaire mat contrecollé sur dibond. Vue de l’exposition SPIGAOU, 2021, Beaux Arts de Paris.
Pointe, 2020, photographie, 90×60 cm, tirage pigmentaire mat contrecollé sur dibond.
Les bruits de craquements sont ceux d’un corps qui s’enfonce dans la paille, convoquant l’espace du toucher, imprenable et aveugle. A l’intersection du talon, deux tiges appuient le regard sur cette zone sensible, ambivalence de force et fragilité.
Nid, 2021, Avoine sauvage, 30×40 cm. Vue de l’exposition L’Appel, 2022, Palais des Beaux Arts de Paris, commissariat Eugénie Touzé.
Pelotes, 2022, céramique, grès noir et blanc émaillés, élastiques, carton, bois 200×150 cm. Vue de l’exposition L’Appel, 2022, Palais des Beaux Arts de Paris, commissariat Eugénie Touzé.
Pelotes, est une sculpture inspirée du rituel du Maraké en Guyane. Les personnes se font piquer par des fourmis, absorbant un venin qui produit un état de transe et de métamorphose du corps. Ces pelotes de fourmis matérialisent la force vitale et l’énergie guerrière du groupe.
Pelotes, 2022, détail.
Trou d’homme, 2021, photographie, 40×60 cm, tirage pigmentaire mat, contrecollé sur dibond.
De gauche à droite : Lézarde, 2021 photographie.Solstice, 2021, photographie. Vue de l’exposition SPIGAOU, 2021, Beaux Arts de Paris.
Lézarde (2021) photographie,100×70 cm, tirage lambda sur papier RC satiné, contrecollé sur dibond.
Deux enveloppes de corps vides se lézardent avant de réintégrer le sol ; l’occasion de songer à la fragilité de l’existence et du passage sur terre. Pour matérialiser la brûlure du soleil, certaines parties de l’image sont altérées par une disparition de la matière photographique. L’apparition progressive du blanc du papier résulte d’un mélange de procédés de tirages argentiques et numériques.
Solstice, 2021, photographie, 90×90 cm, tirage argentique sur papier baryté satiné contrecollé sur dibond.
Une surface sensible plantée dans le sol, déroule son flou interminable, diluant l’espace de l’image. Les éléments du réel apparaissent comme d’heureux indices pour ancrer ce paysage dans une densité terrienne.
De gauche à droite : Rampante, 2020, photographie. Niche, 2021, sculpture. Tuteur, 2021, sculpture. Enjamber, 2021, photographie. Queue de cheval, 2021, sculpture. Taiga, 2020, photographie. Vue de l’exposition SPIGAOU, 2021, Beaux Arts de Paris.
Enjamber (2021) photographie, 70×46 cm, tirage pigmentaire mat, contrecollé sur dibond.
Taiga, 2020, photographie, 150×100 cm, tirage pigmentaire mat contrecollé sur dibond. Vue de l’exposition SPIGAOU, 2021, Beaux Arts de Paris.
Animal en boule, ramassé au sol, dans son poil de feu.
Queue de cheval, 2021, carton ondulé, orge des rats, 180x40cm.
Queue de cheval, 2021, détail.
Tuteur, 2021, carton ondulé peint, avoine sauvage, 160×80 cm.
Rampante, 2021, photographie, 165×108 cm, tirage pigmentaire mat contrecollé sur dibond.
Niche, 2021, céramique, arbouses séchées, 30×30 cm.