TAMARA MORISSET

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« La pratique de Tamara Morisset ne semble être que textures – fourrure ébouriffée d’un épagneul, corne fendue d’un talon juvénile, tuiles en terre-cuite craquelées par le temps, peau de tomates momifiées par le soleil d’été… Ces textures – on aurait envie de dire ces « touchés » – sont rendus dans différents médias, ajoutant à leur rugosité ou douceur matérielle le grain de la photographie ou l’immanence de la sculpture. Mais, dans tous les cas, hors de question d’y mettre la main ; en art, et ici en particulier, le sens régit par la peau ne se transmet que par les yeux. Souvent, ce sont ses images qui mènent aux installations – comme pour réduire la distance entre l’expérience et le vu. »

Charlotte Cosson

Mars 2022

Sélection d’oeuvres

Silence racine (2024) sculpture, 600 x 80 cm, (16 mètres, enroulée) tiges et fibres de palmier dattier.

Sculpture produite dans le cadre de la résidence de création au Salin des Pesquiers, à Hyères, Juillet-août 2024.

Silence racine
À la fois colonne vertébrale et nervure sensible, cette sculpture fait exister un vide, méditatif, en battant l’air sur sa hauteur. Une corde de fibre de palmier est tressée sur 16 mètres, cherchant la taille du grand dattier, totem des Pesquiers. La sculpture se recroqueville au sol dans sa densité, fagot infini, ou refuge racinaire.

Silence racine. Cercles électriques 1,2,3 (2024) Vues de l’exposition Entrelacs, histoires de vies , Salin des Pesquiers.

Projet de résidence au Salin des Pesquiers à partir des matières récoltées directement sur place : des aiguilles de pins, des régimes de dattes échoués, des palmes séchées. Ces parties du palmier et du pin sont triées et décortiquées pour en tresser des sculptures. Dans une métamorphose mi-végétale mi-animale, les fibres tiennent ensembles pour un nouvel envol, comme une brève respiration au passage du temps.

Trois râles, 2024 sculpture, 230 x 80 cm, Palmes et fibres de palmier dattier. Vue de l’exposition, Entrelacs, histoires de vies – commissariat Ronan de la Croix, septembre 2024, Hyères.

Des vestiges de palmiers dattier, érodés par le sel et les intempéries, donnent des points de départ à des sculptures entre plume et palme, de l’air à la racine.

Rade (2024). 


Palme au premier vent évoque les êtres vivants au salin, et ce qu’ils laissent derrière eux, traces, plumes, empreintes au sol.

Deux séries photographiques « Palme au premier vent » et « Flotte d’aiguille« , entre cueillette poétique et recherche archéologique, sur le site du Salin et la Pinède des Pesquiers. Les images évoquent cette faune et flore, à la fois comme ressource sculpturale et présence éphémère.

Palme au premier vent, (2024) 12 photographies, tirage pigmentaire papier mat, contrecollé sur mdf, 13×18 cm chacunes. Vue de l’exposition Entrelacs, histoires de vies, 2024, Salin des Pesquiers, Hyères.

 

Le Dattier (2024). 

Palme (2024).

Goéland (2024). 

Frèle (2024). 

Cercles électriques 1,2,3 (2024-23) sculptures, dimensions variables, aiguilles de pins, cerclage cuivre et laiton. Vue de l’exposition Entrelacs, histoires de vies, septembre 2024, Salin des Pesquiers, Hyères.

Flotte d’aiguille (2024) En cours, série de photographies argentiques, 6 x 6. 2024, Salin des Pesquiers.

La couronne (2022) sculpture, aiguilles de pins des landes.

« La collecte de matériaux glanés sur l’exploitation sert de fil conducteur aux recherches de Tamara Morisset. Branches épineuses d’acacia, laine de mouton, écorces de bouleaux, citronnelle séchée sont observées et manipulées avec soin. Leurs formes et matières guide l’expérimentation. Ciseler, creuser, nouer, carder, nouer, coudre, sont autant de gestes qui permettent à Tamara Morisset d’explorer le potentiel inattendu de la matière, d’inventer des formes hybrides, vivantes qui se jouent des oppositions comme autant de façons de comprendre et révéler la diversité d’un territoire. »

Laure Boucomont,
directrice de la résidence Fertile.

Juin 2024,

Brise-bordure (2024) sculpture, 50x40x20 cm, robinier faux-acacia, fil polyester. Produite dans le cadre de la résidence Fertile au Domaine de Toury-sur-Jour, (Nièvre) Vue de l’exposition Border le Jour, juin 2024, Galerie Porte B, Paris, commissariat Laure Boucomont.

Brise-bordure (2024) détail, robinier faux-acacia, fil polyester.

Pelure fêlée (2024) sculpture, 170 x 50cm, écorce du robinier faux-acacia, broche de laiton, citronnelle séchée, tressée. Vue de l’exposition Border le Jour, aux côtés de deux photographies de Eugénie Touzé, juin 2024, Galerie Porte B, Paris, commissariat Laure Boucomont.

Sculpture produite dans le cadre de la résidence Fertile au Domaine de Toury-sur-Jour, (Nièvre), février-mars 2024.

 

Paupières de génisses (mai 2024) sculptures, 10 cm, cheveux de vaches charolaises, fil de laiton. Vue de l’exposition Border le Jour, commissariat Laure Boucomont, Galerie Porte B, Paris. 

Paupières de génisses, Sculptures produites à partir de matières collectées dans le cadre de la résidence Fertile, au domaine de Toury-sur-Joury, Nièvre.

 

Visions prolongées (2024) installation photographiques, 40 cm, im-
pression UV sur bâche, structure en laiton. Vue de l’exposition Border le Jour, juin 2024, Galerie Porte B, Paris, commissariat Laure Boucomont.





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Visions prolongées (2024) photographies analogiques 6×6.

Nage et perce (2024) installation photographique, 120 cm, impression
UV sur bâche 100x100cm, fil polyester, barre de fer. Vue de l’exposition Border le Jour, juin 2024, Galerie Porte B, Paris, commissariat Laure Boucomont.

Macère (2024) installation photographique, 120 cm, impression
UV sur bâche 60x60cm, fil de lin. Vue de l’exposition Border le Jour, juin 2024, Galerie Porte B, Paris, commissariat Laure Boucomont.

Veille (2024) installation photographique, 70 cm, impression
UV sur bâche 60x60cm, fil de fer. Vue de l’exposition Border le Jour, juin 2024, Galerie Porte B, Paris, commissariat Laure Boucomont.

« Elle s’appelle Purge blanche, le bouleau purifie.
La laine est comme un filtre. J’avais pensée à de la fumée, de la vapeur d’eau chaude. Elle nettoie, absorbe, et entoure.
Purge blanche Nage et perce Neige éparse d’écorce pâle
Mouillée, dépiautée La chaire est brune
L’index raclé
du tunnel noir friable, déchiré du bouleau tombé » à propos de la sculpture Purge blanche, Mars 2024, Tamara Morisset.

Purge blanche, 2023, sculpture, 300×300 cm, (11mètres déroulée) écorce de bouleau, laine de mouton. Produite dans le cadre de la résidence Fertile au Domaine de Toury-sur-Jour, (Nièvre) Vue de l’exposition, Gémellités2024, installation dans une cuve à vin du Caveau du domaine de Malaïgue, Blauzac.

Du premier au dernier plan : Déplace-toi (2023) jonc de mer. Refuge (2023) ronce, schiste. Serrer la griffe (2023) laurier noble, cuir. Tenir le courant (2023) carton gris, schiste, châtaignier. Pic perché (2023) fragon, bogues de châtaigne, fil à coudre. Vue de l’exposition Souffle d’épine, mai 2023, Ancienne église Notre Dame de Molezon.

Déplace-toi (2023) sculpture, 90 mètres, jonc de mer. Vue de l’exposition Souffle d’épine, mai 2023, Ancienne église Notre Dame de Molezon.

Le vol d’un oiseau, l’ascension d’un roc, les voûtes inversées de l’église, autant d’images évoquées par cette sculpture. Cette ligne de crochet dessine de nouveaux espaces. Elle invite au déplacement et à l’observation de l’architecture de l’église de Molezon.

Pic Perché (2023) 4 sculptures, 120 x 40 cm chacunes, fragon, bogue de châtaigne, fil à coudre. Vue de l’exposition Souffle d’épine, mai 2023, Ancienne église Notre Dame de Molezon.

Serrer la griffe (2023) sculpture, 180 x 30 cm, laurier noble, cuir.

La puissance du laurier est contenue dans la sculpture par un ficelage de cuir. Peaux végétales et animales fusionnent sous la forme d’une griffe. Plante flamboyante et victorieuse, elle fait jaillir son abondance de ce corps comprimé.

Tenir le courant (2023) sculpture, 600 x 80 cm, carton gris, schiste, châtaignier. Vue de l’exposition Souffle d’épine, mai 2023, Ancienne église Notre Dame de Molezon.

Tenues en équilibre par de fines branchettes, cinq feuilles minérales s’élèvent. Cette succession de surfaces lunaires aborde la disparition de la matière, l’action du temps qui dépose les débris schisteux au fond de la rivière. L’installation évoque les sensations d’épuisement et de fragilité du corps qui fait face à l’expérience physique du paysage.

Tenir le courant (2023) sculpture, 600 x 80 cm, carton gris, schiste, châtaignier.

Refuge(2023) sculpture, 110 x 60 x 90 cm, ronce, schiste. Vue de l’exposition Souffle d’épine, mai 2023, Ancienne église Notre Dame de Molezon.

La ronce marque l’orée de la forêt. Elle constitue un vivier pour la biodiversité. Dans la sculpture Refuge, l’entremêlement des lianes renvoie aux espaces insaisissables que la ronce crée dans son milieu naturel. Les blocs de schiste, prisonniers de cet abri, évoquent les relations intimes entre végétaux et minéraux.

Cercle électrique (mai 2023) sculpture, 28 x 20 cm, aiguilles de pins maritimes, ruban de cuivre.

Des aiguilles de pins sont rassemblées en communauté, rappelant ce besoin de faire groupe. Le cerclage en cuivre souligne la densité électrique de la foule. Les entités s’inscrivent ensembles dans leur territoire et revendiquent un équilibre fragile. 

Evolution de la sculpture Cercle électrique, août 2023.

Du premier au dernier plan : Cercle électrique (2023) aiguilles de pins maritimes, ruban de cuivre. Souffle d’épine (2023) photographie. Déplace-toi (2023) jonc de mer. Tenir le courant (2023) carton gris, schiste, châtaignier. Serrer la griffe (2023) laurier noble, cuir. Vue de l’exposition Souffle d’épine, mai 2023, Ancienne église Notre Dame de Molezon.

Souffle d’épine (2023) photographie, 40×60 cm, tirage lambda sur papier RC mat, contrecollé sur dibond.

Une ronce sillonne la route, ouvrant l’espace vers de nouveaux horizons.

Coudre un grenier (2023) sculpture / installation insitu, 7×2 mètres, paille, fil à coudre. Vue de l’exposition Lueur rousse, 2023, Collias.

Coudre un grenier est une installation insitu pensée pour l’espace d’exposition.  La sculpture de paille frêlement assemblée vient s’ajuster à l’architecture de cet ancien corps de ferme. La matière est mise à plat, verticale, de manière à observer la facture de chacun de ses brins.  Ces fragments de paille rapiécés sont comme un vêtement qui illumine la voûte tout en rendant hommage aux usages passés des lieux.

Coudre un grenier (2023) détail, paille, fil à coudre.

Bruissant à l’horizon (2023) sculpture, 18 mètres, olivier . Vue de l’exposition A wall of sugar, janvier 2023, Tour Orion, Montreuil, commissariat Collectif Nest.

Bruissant à l’horizon est une sculpture en rameaux d’olivier issus de la taille hivernale, elle rend hommage aux champs d’oliviers qui, traversés par le mistral, se mettent en mouvement et forment une longue chaîne vivante. Vecteur de lien, la chaîne est un motif ambivalent qui nous rappelle toutes les formes de dépendance et d’attachement entre les êtres. 

Bruissant à l’horizon (2023) sculpture, 18 mètres, olivier. Vue de l’exposition A wall of sugar, janvier 2023, Tour Orion, Montreuil, commissariat Collectif Nest.

Bruissant à l’horizon (2023) détail, olivier.

Photographie préalable à la sculpture : Bruissant à l’horizon – Sanilhac-Sagriès, Décembre 2022.

Mille milieux (2023) sculpture, 230×80 cm, ficelle de coco. Vue de l’exposition A wall of sugar, janvier 2023, Tour Orion, Montreuil, commissariat Collectif Nest

Les fibres d’un tissage inachevé, s’enroulent progressivement, formant une torsion verticale. A la fois grimpante et terrienne, cette sculpture évoque les processus de croissance et de ramification. Dans le domaine agricole, les textiles en fibre de coco sont notamment utilisés pour lutter contre l’érosion des sols et en pour passer les olives en huile.

L’enclos, (2021) 4 photographies, tirage chromogène kodak mat, contrecollé sur dibond, 46×70 cm chacunes. Vue de l’exposition Coeur Double, 2022, Pré-Saint-Gervais.

L’Enclos, est une série de 4 photographies produites à partir de la double exposition d’un négatif. Deux prises de vues ont été superposées sur la même pellicule, 4 portraits de chèvres et 4 images des toits d’un village. Par un jeu d’échelle et de matière, les bêtes à cornes reprennent possession des lieux. Elle apparaissent gigantesques et fantomatiques comme des gardiennes de ce territoire qui était jadis aux animaux. 

Sauter l’horizon (2021), série L’enclos

Percée de cendre (2021), série L’enclos

Deux têtes (2021), série L’enclos

Au balcon (2021), série L’enclos

De gauche à droite : Carapaces, 2022, 5 sculptures, carton ondulé peint, dimensions variables. Pause, 2020, photographie, 135×90 cm, tirage pigmentaire mat contrecollé sur dibond. Vue de l’exposition, Coeur Double – Tamara Morisset & Sol Shin, 2022, atelier Nabuzardan, Pré-Saint-Gervais.

Pause, 2020, photographie, 135×90 cm, tirage pigmentaire mat contrecollé sur dibond.

De gauche à droite : Bogue, 2022, genêt, 50 cm . Carapaces, 2022, 5 sculptures, carton ondulé peint, dimensions variables. Vue d’atelier, 2022, atelier Nabuzardan, Pré-Saint-Gervais.

Lueur rousse, 2019, photographie, 150×100 cm, tirage pigmentaire mat contrecollé sur dibond. Vue de l’exposition, Lueur rousse – Tamara Morisset & Luc-Andréa Lauras, mars 2023, Collias.

Fourmi dans l’oeil, 2021, 1/12 photographies, 200×135 cm, tirage pigmentaire sur dos bleus.

Fourmi dans l’oeil, 2021, détail.

Fourmi dans l’oeil, 2021, 7 photographies, 200×135 cm, dos bleus marouflé sur les poubelles de tri sélectif de la ville du Pré-Saint-Gervais. Vue de l’exposition, Et vous dansez sans le savoir, 2021, Nabuzardan & Mairie du Pré-Saint-Gervais, Pré-Saint-Gervais.

Bogue, 2021, genêt, 50 cm.

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